Les entreprises du mid market s’adaptent pour bâtir des stratégies plus durables

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Selon les derniers indices du rapport d’activité international de Grant Thornton, les entreprises du mid market ou de taille intermédiaire à travers le monde craignent pour 57 % d’entre elles que la situation économique due au Covid-19 pèse significativement sur leurs ambitions en matière de RSE. Pourtant, plus des deux tiers des dirigeants pensent que la pandémie va accroître les attentes des parties prenantes sur ce sujet.

Ces derniers mois, Shell, Unilever, Microsoft, Apple ou encore American Airlines ont tous récemment annoncé des plans afin d’éliminer totalement leurs émissions nettes de dioxyde de carbone dans les prochaines décennies. En France, Danone et Veolia se sont démarqués en prenant des positions très appuyées en faveur de leur raison d'être.

Les résultats de l’enquête menée par Grant Thornton attestent qu’une part significative des ETI est consciente de son importance : un peu moins de la moitié (48 %) pensent que la RSE aura un impact financier positif net sur leur activité et presqu'autant (47 %) sont convaincues qu'une approche durable entraîne une meilleure efficacité opérationnelle et une réduction des coûts.

Parallèlement, 43 % déclarent que la réussite financière et la responsabilité environnementale sont aussi importantes l’une que l’autre ! Une véritable prise de conscience des enjeux s’opère, mais l’enquête de Grant Thornton témoigne également de toute la difficulté pour les dirigeants d’ETI de mettre en œuvre concrètement leurs engagements. Près de la moitié de cette typologie d’organisations ne savent pas « par où commencer » et seul un tiers (33 %) prennent en compte les Objectifs de développement durable des Nations unies (ODD) lorsqu’elles développent leur stratégie RSE.

Une transformation en profondeur des process, presque similaire à la révolution numérique

Sur le plan opérationnel, les deux tiers des dirigeants sondés estiment que la transition écologique impliquera des changements profonds dans les business models. En d’autres termes, les entreprises qui souhaitent s’engager dans une démarche RSE doivent faire évoluer leurs process, à l’image de ce qu’elles ont pu faire en matière d'organisation et d'évolution du management sur les sujets technologiques au cours de ces dernières années. Toutefois, pour de nombreux dirigeants, le coût financier reste un obstacle majeur à surmonter d’autant plus important avec la pandémie.

L’autre élément épineux de cette transition réside dans l’identification de la valeur créée par une telle démarche. En effet, la capacité à créer de la valeur en tant qu'entreprise ne dépend pas uniquement de facteurs financiers. Les facteurs extra-financiers – sociaux et environnementaux – y contribuent fortement. A titre d’exemple, la création de valeur liée à la formation des collaborateurs peut nécessiter de nombreuses années avant d’être externalisée.

Dans ce contexte, le rapport Grant Thornton recommande l’ouverture dans la durée du dialogue à l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. Les organisations, sous la pression grandissante tant de leurs clients (55 %) que de leurs propres équipes (49 %) seraient ainsi bien inspirées de se livrer à un exercice de vérité en identifiant leurs impacts. Qu’ils soient dictés par des impératifs financiers, réglementaires, de communication ou de rétention de talents, les objectifs vers lesquels tendent les dirigeants doivent être clairement identifiés et mesurables de manière tangible.

Nathalie Margraitte, Associée et membre du Comité de direction en charge de la politique RSE de Grant Thornton, commente : « Les entreprises qui s’engagent dans une démarche RSE adaptent plus facilement leurs business models car elles sont plus enclines à favoriser l’innovation et sont conscientes de leur impact et de leur rôle. Elles sont de fait plus aptes à établir la confiance avec les parties prenantes et à se prémunir contre les externalités négatives qui sont susceptibles de porter atteinte à leur réputation. L’idée de la durabilité est de comprendre les attentes des parties prenantes et d’essayer d'y répondre en tant qu’organisation sur le long terme. Les facteurs qui accélèrent cette transition se multiplient jusqu’aux règles d’appels d'offres. Si les difficultés de mise en œuvre demeurent, il est particulièrement judicieux d’impliquer dans la démarche les collaborateurs et notamment les plus jeunes, particulièrement attentifs à ces défis. Enfin, l’approche RSE doit irriguer l’ensemble de l’organisation dans ses dimensions stratégique, tactique et opérationnelle. Elle a vocation à guider et équilibrer la prise de décision en prenant en compte les répercussions environnementales, sociales et financières. »