En 2020, la Fintech française fait bien mieux que résister !

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France Fintech, l’association professionnelle des Fintech, Insurtech et Regtech françaises, publie son baromètre annuel des levées de fonds. 2020 aura été une année au profil atypique, à l’image d’un environnement économique global fortement impacté par la crise générée par la pandémie du coronavirus.

Les entreprises du secteur ont dans l’ensemble bien résisté et levé 828,2 millions d’euros en 63 opérations, soit une progression de 18,5 % par rapport à 2019.

2020 : une « valse à trois temps »

L’année avait vigoureusement démarré avec d’importantes opérations comme celles de Qonto et Lydia, qui ont toutes deux accueilli des investisseurs de dimension internationale. 253 millions d'euros ont été levés au premier trimestre, soit 36 % du montant total de 2019, en prolongement de la forte croissance des dernières années.

A partir du deuxième trimestre, le mouvement a significativement ralenti du fait des conséquences du premier confinement et du climat d’incertitude qui en a résulté. Le déconfinement progressif a permis de rétablir une certaine dynamique avec 123,2 millions d'euros levés au mois de juin. L’été et l’automne ont été marqués par l’attentisme, hormis l’importante levée de 100 millions d'euros de Dataiku (outil de décision financière par la donnée) en août.

L’année se termine, comme elle avait débuté, sur une tendance très positive. Les montants investis en décembre (143,9 millions d'euros) avoisinent ceux de janvier avec notamment trois opérations d’envergure : Luko, Pigment et Lydia, qui complète ainsi son tour de financement du début d’année pour atteindre 112 millions sur l’ensemble de l’année, soit la plus importante série B pour une Fintech française.

Dans ce contexte extrêmement perturbé, les Fintech françaises signent une belle performance annuelle avec 828,2 millions d'euros. Elles font nettement mieux que le marché européen (- 7%) et représentent une proportion accrue des levées du secteur du numérique en France (15 % des levées de fonds en 2020 contre 13 % en 2019).

Accélération et développement de nouveaux usages

L’analyse des transactions révèle certaines tendances intéressantes qui confirment l’arrivée à maturité de l’écosystème :

  • l’objet lui même de ces levées, centré sur le développement commercial, la diversification des modèles, une composante technologique plus affirmée et l’internationalisation ;
  • l’accroissement du ticket moyen (+ 20,6 %) avec un maintien des opérations d’amorçage (43,5 % des levées, 37,1 % pour les séries A) ;
  • la capacité à lever des tickets importants : trois opérations de plus de 100 millions d'euros ;
  • l’arrivée de plusieurs investisseurs internationaux (Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine, Singapour notamment) qui démontre l’attractivité des acteurs et du marché français, porte d’entrée privilégiée en Europe ;
  • enfin, une croissance marquée des valorisations des acteurs leaders qui réduisent ainsi une partie de l’écart par rapport aux champions européens et américains.
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