Quand la durabilité et IA constituent des priorités stratégiques pour les entreprises

A LA UNE
Outils
TAILLE DU TEXTE

Selon le dernier rapport « Global Investor Survey 2024 » de PwC, la durabilité et l’IA deviennent des éléments déterminants dans les décisions des investisseurs qui les considèrent, à plus de 70%, comme des facteurs de transformation stratégiques des entreprises.

Pour le cabinet d’audit et de conseil PwC France, les investisseurs voient la durabilité non seulement comme une priorité stratégique, mais aussi comme un levier pour renforcer la résilience et créer de la valeur à long terme. Ils attendent des entreprises de la transparence, l'intégration des critères ESG et des plans concrets pour atteindre les objectifs climatiques. De la même façon, ils attendent des entreprises qu'elles adoptent l'IA à grande échelle, en veillant à démontrer des impacts tangibles sur la productivité, la rentabilité et la durabilité.

L'importance croissante de la durabilité dans la prise de décision d’investissement

Le « Global Investor Survey 2024 » de PwC relève que 72 % des investisseurs considèrent la gestion des risques et opportunités liés à la durabilité comme un facteur clé dans leurs décisions d'investissement et 71 % d’entre eux estiment que les entreprises doivent intégrer les critères ESG (environnement, social, gouvernance) dans leur stratégie globale. Par ailleurs, ils sont 30 % à placer le changement climatique parmi les principales menaces pour les entreprises. Ainsi ils demandent aux dirigeants d’intensifier leurs efforts en matière d’actions climatiques en augmentant l'utilisation des énergies renouvelables et en construisant des chaînes de valeur durables.  Les investisseurs préconisent également de favoriser l’innovation de produits et services pour aider les clients à s’adapter ou à atténuer les impacts climatiques et d’élaborer des plans de transition vers le net zéro.

Le sondage indique que 80 % des investisseurs considèrent la gouvernance du plan de transition comme un facteur déterminant et ils sont 78 % à mettre en avant l’ambition et la feuille de route pour atteindre les objectifs net zéro.

Désormais si les entreprises de plus de 250 salariés doivent établir une déclaration de performance extra-financière, 44 % des investisseurs pensent que les rapports de durabilité contiennent souvent des affirmations non fondées. Ils demandent une vérification des indicateurs clés de durabilité au même niveau que les audits financiers. Les entreprises sont donc invitées à améliorer la clarté et l'exactitude de leurs divulgations, tout en assurant une cohérence entre données financières et durabilité.

L’impact stratégique de l’intelligence artificielle (IA) gagne du terrain

L’enquête souligne que les investisseurs perçoivent l’IA et en particulier l’IA générative, comme un facteur transformateur majeur pour les entreprises (76%). Ils s'attendent à ce que l’IA améliore la productivité (37%), les revenus (36%) et la rentabilité, tout en limitant les pertes d'emplois. Selon eux, les domaines où l’IA peut jouer un rôle clé incluent l'optimisation des chaînes d’approvisionnement, la gestion des risques liés aux perturbations technologiques et la création de nouveaux modèles économiques adaptés aux préférences des clients.

Ainsi, les investisseurs encouragent les entreprises à déployer l’IA à grande échelle pour rester compétitives, car ils considèrent à 73 % que l’adoption massive de l’IA est cruciale pour l’avenir des entreprises dans lesquelles ils investissent. Cependant, les répondants n’ignorent pas les risques technologiques générés par l’utilisation de l’IA. Ils classent l’IA parmi les principales menaces (30 %), au même niveau que l'inflation et le changement climatique.

Ils conseillent aux entreprises d’anticiper les risques liés à l’implémentation de l’IA, tels que l'éthique, la cybersécurité et la transparence des processus.

Incidence de la conjoncture économique mondiale

Globalement, les investisseurs se montrent plutôt optimistes quant à la croissance économique mondiale dans les 12 prochains mois, mais restent prudents. L’enquête indique qu’ils sont environ 31 % à prévoir une légère amélioration de l'économie, tandis que 20 % estiment une légère baisse. Une faible part (3 %) prévoit une baisse significative.

Ils identifient des risques de ralentissement comme les conflits géopolitiques (36 % d'exposition élevée ou extrême), la volatilité macroéconomique (34 %), l’inflation (31 %), le changement climatique (30 %) et le risque cyber (36 %).

Ils recommandent un renforcement de la résilience des entreprises (73 %) et jugent à 61% qu’il est essentiel de repenser les modèles économiques pour répondre aux changements des préférences clients.

À noter que l’enquête de PWC a été réalisée en septembre 2024 auprès de 345 investisseurs et analystes dans 24 pays/territoires. Les répondants étaient principalement des investisseurs institutionnels, composés de gestionnaires de portefeuille (21 %), d'analystes (21 %) et de directeurs des investissements (23 %), 52 % ayant plus de dix ans d'expérience dans le secteur. 53 % des personnes interrogées travaillent dans des organisations dont les actifs sous gestion totaux dépassent 10 milliards de dollars.

Samorya Wilson

Les Annuaires du Monde du Chiffre