Observatoire de la digitalisation des ETI-PME

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Pour la troisième année consécutive, le cabinet RSM et la DFCG ont publié les résultats de leur Observatoire de la digitalisation des ETI-PME dont la vocation est d’éclairer les dirigeants et les professionnels de la finance sur l’évolution du rôle du DAF et sur les grands défis à anticiper dans un contexte de transformation digitale accélérée au sein des entreprises.

Entre manque de moyens humains et manque d’attractivité de certains postes, les fonctions financières ne demandent pourtant qu’à jouer un rôle clé dans la transformation de leur entreprise. Freinées par un quotidien encore trop opérationnel et des ressources notamment humaines limitées, elles peinent à conduire le changement. En effet, même sous la contrainte des calendriers réglementaires, nombre d’entreprises parviennent difficilement à anticiper les transitions à opérer, qu’il s’agisse de la mise en place de la facturation électronique ou des obligations liées au reporting extra-financier.

Les bénéfices avérés de la digitalisation

Les résultats de cette troisième édition mettent en avant le rôle central des DAF dans l'instauration d'une culture du changement au sein de l'entreprise. « Nous avons cherché à distinguer ce qui relève plus du changement conjoncturel que de la tendance structurelle. L’objectif a été de prendre de la hauteur pour permettre aux dirigeants d’ETI-PME de construire leur vision à moyen et long terme » explique Amaury de la Bouillerie, associé RSM spécialiste en conseil finance.

Les résultats soulignent que la transformation numérique ne se limite pas à la simple digitalisation des processus. Elle englobe également des changements organisationnels et culturels conséquents. Les directions administratives et financières sont ainsi nécessaires dans l'accompagnement des équipes et la conduite du changement pour assurer le succès des projets de digitalisation. 74 % des répondants se déclarent impliqués dans la définition de la stratégie et du business model avec la direction générale.

Ainsi, il reste entendu que la digitalisation au sein des ETI-PME est indispensable pour améliorer l’efficacité opérationnelle, optimiser les processus financiers, et fournir une prise de décision plus éclairée grâce à des données fiables et pertinentes. C’est sans compter la volonté de faire évoluer leur organisation, dans laquelle la digitalisation est perçue comme un moteur de croissance et d'innovation, voire de recrutement. 52 % des répondants considèrent que le niveau de digitalisation ou le plan de digitalisation est un atout pour attirer les talents.

Ainsi, une approche intégrée de la transformation permet d'appréhender le changement comme un processus transversal qui impacte tous les aspects de l'entreprise. Pour illustrer ce fait, Marine Cochard, SVP Controlling & Finance Transformation chez Believe, interrogée dans le cadre de l’enquête, témoigne : « Believe a mis en place un programme de transformation très rapide dont la digitalisation est uniquement le véhicule. C’est un moyen. La transformation n’est pas que digitale. »

L’efficacité d’une transformation numérique bien pilotée met également en perspective le niveau d'externalisation de certaines activités finance et RH. Pour assurer une automatisation unifiée des différents flux de données, il s’avère nécessaire de bien gérer ces collaborations externes et de maintenir un contrôle adéquat sur les processus clés.

Des enjeux importants et des freins à lever selon les DAF

Les défis de la transformation digitale diffèrent selon la typologie de l'entreprise. Pour les PME, il est essentiel de sortir de la production et de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. Toutefois, le manque de ressources et de compétences au sein des équipes peut constituer un frein majeur à cette transition.

Quant aux ETI, leur enjeu réside dans la conduite du changement en incluant les collaborateurs historiques. La collaboration interne et la mise en œuvre rapide de nouveaux outils sont essentielles pour une transformation fluide et réussie.

Trois leviers prioritaires sur lesquels travailler sont confirmés par l’Observatoire :

  • la facturation électronique avec à présent 38 % des entreprises n'ayant pas encore abordé cette transition (contre 44 % en 2022) ;
  • la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à intégrer dans la stratégie de digitalisation : 52 % des répondants ont mis en place une stratégie RSE dans leur entreprise mais sans que cet enjeu soit pris en compte dans les processus de digitalisation ;
  • la BI et la data visualisation qui permet de faciliter l’accès à la donnée financière, garantir sa qualité et automatiser les reportings pour gagner un temps considérable.

Amaury de la Bouillerie considère que « ces constats font émerger l’idée qu’il est important aujourd’hui de communiquer sur les bénéfices de la digitalisation auprès des parties prenantes et de rassurer, tout en valorisant la culture projets comme la modernité des outils ».

En mettant en avant les avantages concrets de la digitalisation, les entreprises pourront susciter l'adhésion de leurs équipes et attirer les talents nécessaires pour conduire leur transformation.

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