Les chefs d’entreprise privilégient l'instinct et la vitesse aux données pour la prise de décision

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Les dirigeants en Europe donnent la priorité à l’instinct et à la vitesse au détriment d’une prise de décision pilotée par les données, selon une étude de la société Splunk.

Malgré un volume de données plus important que jamais, les entreprises passent à côté d’opportunités de croissance car l’obligation de vitesse et la pression prennent le pas sur le développement d’un avantage compétitif.

La société Splunk a publié une étude en collaboration avec Censuswide, qui révèle que les grands décideurs d’entreprise en Europe exercent sous une pression croissante et sont plus de la moitié (53 %) à prendre une décision commerciale stratégique au moins une fois par jour.

La transformation numérique est un moteur de changement dans tous les secteurs et entraîne une croissance considérable des volumes de données, qui proviennent de sources plus nombreuses que jamais. Cette augmentation du volume de données offre aux décideurs commerciaux l’opportunité d’obtenir des renseignements sur les véritables performances de leurs activités en temps réel. Ils peuvent ainsi compter sur leurs données pour l’ensemble de leurs questions, décisions et actions. Toutefois, cela n’est possible que si les entreprises peuvent accéder à ces données, les analyser et surtout, leur faire confiance dans le processus de prise de décision.

La réalité sur la prise de décision

Une étude menée auprès de dirigeants d’entreprise et de décideurs commerciaux a révélé que la quasi-totalité d’entre eux (90 %) prennent des décisions commerciales critiques le jour même et qu’ils sont même deux tiers (66 %) à les prendre en moins de deux heures. En cumulé, les entreprises prennent sept décisions commerciales stratégiques par semaine.

Ce rythme est potentiellement un frein à la prise de décision pilotée par les données. 40 % des PDG ont le sentiment que l’obligation d’agir vite les empêche de demander plus de données.

Au contraire, c’est l’instinct qui motive près de la moitié des dirigeants (47 %) dans leurs choix critiques et moins d’un leader sur cent indique que ses décisions reposent systématiquement sur les données. Concernant les facteurs qui influent sur la prise de décision, les participants évoquent les recommandations des collègues comme la contribution la plus utile (52 %), suivies des retours des clients (51 %), de l’instinct (47 %) et de la reproduction d’une approche éprouvée (43 %). Pour les répondants français, le feedback des clients (52 %) passe en premier, devant les recommandations des collègues et du conseil d'administration (42 %) et l’instinct (40 %).

Une déconnexion entre les données de l’entreprise et la prise de décision commerciale

Face à un rythme aussi soutenu, les dirigeants d’entreprise sont souvent contraints de mettre les données au second plan dans la prise de décision ; ils les utilisent uniquement pour faire des diagnostics après coup et passent potentiellement à côté d’opportunités de croissance. Les dirigeants comprennent que leur entreprise investit des ressources pour mieux maîtriser l’explosion des données, mais ces efforts ne servent pas encore à mobiliser les données pour l’ensemble des questions, décisions et actions à réaliser.

« Il est indubitable que les entreprises produisent de grandes quantités de données, mais cette étude indique clairement que nos dirigeants d’entreprise, jusqu’au plus haut niveau, ne parviennent pas encore à accéder aux données selon leurs propres termes, alors qu’ils en ont vraiment besoin pour prendre des décisions rapides et visionnaires » commente James Hodge, CTO EMEA Splunk. Il poursuit : « En tant qu’industrie, nous devons faire plus pour aider les entreprises à mobiliser leurs données dans tous les contextes, afin qu’elles ne servent pas seulement au diagnostic ou à la remédiation, mais d’abord au développement commercial. »

Les données, une clé pour libérer de nouvelles opportunités commerciales

Tous les participants ou presque (92 %) étaient en mesure de désigner un domaine susceptible d’être amélioré avec des données plus précises et ils étaient plus d’un tiers (33 %) à citer la croissance de la clientèle comme la plus grande opportunité que les données pourraient ouvrir. Ce chiffre atteint 36 % chez les répondants français, devant la cybersécurité (32 %) et la croissance financière (27 %).

Dans le même ordre d’idées, le budget n’est pas un obstacle : moins d’un décideur sur dix cite l’investissement comme obstacle à l’utilisation de nouvelles sources de données ou de meilleurs logiciels. En France, les obstacles les plus fréquemment rencontrés pour accéder à davantage de données sont la nécessité d'agir rapidement (38 %) et l'embarras de demander plus de données (29 %).

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