La comptabilité verte à l’honneur

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Comptabilité et environnement : le rapport n’est pas évident tout d'abord. Et pourtant, la première peut s’avérer un puissant vecteur du développement durable, comme il est ressorti du colloque « La comptabilité au service de la transition environnementale et sociale » organisé jeudi 7 février 2019 à l’Assemblée nationale.

Le développement durable est un sujet économique de plus en plus central, une préoccupation croissante des entreprises. Et la comptabilité – au cœur des organisations – a un rôle essentiel à jouer dans cette dynamique vertueuse. C’est du moins l’un des messages forts issus du colloque « La comptabilité au service de la transition environnementale et sociale » qui s’est tenu à l’Assemblée nationale le 7 février 2019.

Ce rendez-vous à l’initiative du Vice-Président de l'Ordre des experts-comptables de Paris Hervé Gbego, particulièrement versé sur les questions de RSE, a été l’occasion – autour de nombreux intervenants, notamment l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage, les députés François-Michel Lambert et Mohammed Laqilha, le Président de l’OEC de Paris Laurent Benoudiz, celui de l’ANC Patrick de Cambourg et Corinne Baudoin, Représentante de la SFAF – de réfléchir et débattre sur l’état des lieux de la comptabilité verte et sur les besoins des entreprises en la matière, puis sur la nécessité ou non de légiférer dans ce domaine.

La comptabilité au service de l’environnement

Le constat d’une montée en puissance de l’extra-financier dans l’information des organisations a fait consensus. Ainsi, Corinne Baudoin de commenter : « Je peux témoigner d’un véritable engouement assez récent pour ces questions. » Et Patrick de Cambourg de confirmer : « Il y a aujourd’hui une demande d’information extra-financière qui augmente très fortement. »

Au-delà des aspects éthiques, la prise en compte du développement durable dans l’information des entreprises serait susceptible d’optimiser leurs performances. Faisant référence au scandale du glyphosate, Corinne Baudoin souligne à cet égard : « J’imagine que s’il y avait eu un peu plus d’analystes extra-financiers dans les équipes qui ont évalué Monsanto lorsque Bayer a proposé son prix, il y aurait peut-être eu moins d’erreurs de faites. » Dans le même sens, le Président de l’ANC relève : « Il semble qu’il y ait une corrélation, sans causalité démontrée, entre la performance financière et la prise en compte de la dimension extra-financière. »

La comptabilité verte pourrait ainsi s’avérer un puissant levier pour inciter les entreprises à accélérer leur implication dans la transition écologique. Dans cette perspective, le député François-Michel Lambert a annoncé à l’issue du colloque du 7 février, le dépôt à l’été prochain d’une proposition de loi visant à favoriser le rôle de la comptabilité au service de l’environnement.

Hugues Robert

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