La crise du Covid : « un accélérateur de transformation pour la fonction finance »

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Le drame du coronavirus n'est pas exempt de dimensions positives. Sur bien des sujets, cette période a forcé les acteurs économiques à avancer. C'est le cas notamment des directions financières, selon l'étude que vient de publier le cabinet de conseil Keyrus Management.

Quel impact du Covid-19 sur la fonction finance des entreprises ? Le cabinet de conseil Keyrus Management a mené l'enquête à ce sujet du 10 mai au 10 juin 2020 auprès de 120 décideurs issus de départements financiers.

Une bonne réactivité face à la crise mais des impacts significatifs jusqu’en 2021

Plus des deux tiers des répondants considèrent que le coronavirus a eu un impact très important voire critique sur l’activité de leur organisation et 64 % d’entre eux n’anticipent pas de retour à une activité normale avant 2021. Néanmoins, face à la soudaineté et la violence de cet épisode, la grande majorité des répondants estiment qu'ils ont su globalement s'organiser et mettre en œuvre les actions adéquates.

« Dans le contexte inédit que nous avons connu, la fonction finance a été un acteur clé à la fois dans la gestion du quotidien opérationnel et dans la prise de décision des directions générales » commente ainsi Valérie Frankiel, Deputy Managing Director & Partner de Keyrus Management.

Deux axes majeurs de progrès : le pilotage de la masse salariale et la prévision de trésorerie

La crise a permis en outre d'identifier plusieurs pistes d'optimisation pour les directions financières. A ce titre, le pilotage des coûts salariaux apparaît comme prioritaire pour 66 % des répondants. Il s'agit, dans un contexte de crise à fort impact sur les ressources humaines, de la traduction financière des actions prises en termes de chômage partiel ou encore, d'allocation de primes exceptionnelles. Sans surprise, la simulation de trésorerie ressort également comme un sujet critique pour la survie de l'entreprise. Et l'automatisation des traitements, avec notamment des projets de RPA, se positionne juste après pour les groupes d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires.

« Si la transformation initiée avant la crise se poursuit majoritairement, elle va très probablement s’accélérer à moyen terme avec une volonté de capitaliser sur ce qui a été mis en œuvre pendant la crise. La période que nous avons vécu a mis en exergue un besoin accru de capacités de pilotage et d’automatisation pour répondre aux enjeux d’efficacité et de réactivité toujours plus importants » précise Valérie Frankiel.

S’adapter au « monde d’après »

Il faut ensuite anticiper sur la période post-Covid. L’incertitude dans les mois à venir et la réduction des capacités d’investissement incitent les directions financières à privilégier encore plus les actions apportant un ROI rapide (78 % des répondants) au détriment de projets plus structurants.

Sur le plan de l'organisation RH, le télétravail fait une percée notable avec 91 % des répondants qui souhaitent le pérenniser. Même les entreprises les moins favorables initialement à cette pratique reconsidèrent aujourd'hui leur position. L'épisode du coronavirus laisse enfin entrevoir, sous l'angle du management, le développement de modèles plus participatifs et responsabilisants avec les collaborateurs.

« La crise du Covid-19 sera un accélérateur de transformation de l’organisation interne pour la fonction finance avec le développement du télétravail et l’évolution plus ou moins marquée des modèles de management » conclut Valérie Frankiel.

Hugues Robert (@HuguesRob)