Le cabinet Altares vient de publier sa nouvelle étude trimestrielle sur les défaillances et sauvegardes d'entreprises dans l'Hexagone. Avec seulement 10 830 défaillances, le 3ème trimestre 2017 est le meilleur depuis 10 ans.
La nouvelle étude Atlares sur les défaillances d'entreprises vient de paraître. Pour le 3ème trimestre 2017, elle enregistre un nouveau record de baisse des défaillances depuis les dix dernières années (10 830). Le nombre d’emplois menacés est également le plus faible de la décennie (33 800).
En tendance, le nombre des jugements d’ouverture baisse encore sensiblement ce troisième trimestre (- 5,2 % / 3ème trimestre 2016) mais un peu moins vite que sur 9 mois (- 6,4 %) et sur 12 mois (- 8,3 %). Chacune des natures de procédure est en recul par rapport à l’été 2016 : 220 procédures de sauvegarde, soit seulement 2 % de l’ensemble des décisions, ont été prononcées (- 13,4 %) pour 3 150 redressements judiciaires (- 5,1 %) et 7460 liquidations judiciaires (- 5,0 %).
Les plus petites entreprises gardent le sourire
75 % des décisions portent sur des microentreprises de moins de trois salariés. Ce sont donc ces dernières qui donnent le rythme. Or celui-ci est dynamique. Si, sur le 1er trimestre, les TPE parvenaient à peine à passer dans le vert, sur le 2ème trimestre, la tendance était forte (- 6,7 %) et s’est confirmée (- 6,7 %) cet été 2017.
Les TPE de 3 à 9 salariés parviennent à stabiliser la sinistralité après avoir enregistré ces derniers trimestres des baisses très importantes (- 20 % il y a un an). Le chiffre repasse dans le rouge (+ 3,7 %) pour les PME de 20 à 49 salariés après avoir, comme les TPE, connu des améliorations rapides sur de nombreux trimestres. La sinistralité des PME de 50 à 99 salariés se stabilise à un niveau bas, pendant que celle des PME de taille plus importante, à partir de 100 salariés, se réduit sensiblement (- 23 %).
Plusieurs régions enregistrent un plus bas sur dix ans
Si Bourgogne Franche-Comté (+ 5,7 %), Centre Val-de-Loire ( +5,6 %) et Provence-Alpes-Côte-D’azur (+ 3,4 %) peuvent sembler dans le rouge, en réalité les tendances de ce trimestre doivent rappeler qu’un an plus tôt ces régions enregistraient leurs meilleurs chiffres de la décennie.
D’autres territoires sont clairement bien orientés sur un an et enregistrent un nombre de défaillances au plus bas sur dix ans. Il s’agit des nouvelles grandes collectivités créées l’année dernière au sein desquelles chacune des anciennes régions qui les composent affiche le trimestre le moins sinistré depuis l’été 2007. C’est le cas des Hauts-de-France (- 19,4 %), Nouvelle-Aquitaine (- 12,2 %), Bretagne (- 11,4 %), Auvergne-Rhône-Alpes (- 8,7 %), Occitanie (- 5,8 %) ou Pays-de-la-Loire (- 3,5 %).
La Normandie (- 8,9 %) s’inscrit également sur une tendance forte et un niveau de défaillances d’entreprises au plus bas sur huit ans. L’Ile-de-France (- 2,5 %) approche ses meilleures valeurs de 2011-2012, voire 2007.
Thierry Millon, directeur des études Altares, déclare : « Il y a tout juste dix ans, durant l’été 2007, la France pliait à son tour sous la force autant inouïe qu’invraisemblable de la crise des « subprimes ». Une décennie plus tard, en dépit d’indicateurs bons voire très bons, l’économie réelle hésite encore à parler de sortie de crise, préférant prudemment évoquer une reprise économique.
Illustration pourtant d’une croissance retrouvée, cet été, le nombre trimestriel de défaillances d’entreprises est tombé sous le seuil des 11 000 pour la première fois en dix ans. Cette meilleure résistance des entreprises permet de ramener le nombre d’emplois menacés par les procédures judiciaires à 33 800 ; il y a seulement 3 ans nous en comptions 22 000 de plus. En données glissées sur douze mois, septembre signe la 34e baisse mensuelle consécutive du nombre de défaillances d’entreprises, exception faite de trois mois en 2015, où la hausse était de seulement l’épaisseur du trait. »