Pierre Giroux : "Beaucoup de sujets demandent une grande adaptabilité de la part de la profession."

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pierre-girouxInterview de Pierre Giroux, Président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables de Picardie-Ardennes.

Pourquoi avoir choisi une carrière dans l’expertise comptable ?

Je suis issu d’une famille de scientifiques ; c’est donc très naturellement qu’après un baccalauréat C (l’équivalent du Bac S actuel), je me suis lancé dans la classe préparatoire Math ’sup. Assez vite, je me suis rendu compte que je n’étais pas passionné par la chimie et la physique mais davantage par les matières mathématique et financière. Avec les conseils de mon cousin expert-comptable, j’ai donc décidé, deux ans après mon baccalauréat, d’effectuer une maîtrise de sciences économiques, tout en préparant en parallèle, le diplôme d’expertise comptable. Une fois le DEC validé, je me suis immédiatement installé comme expert-comptable et depuis maintenant 24 ans, j’ai créé ma propre structure à Amiens. Aujourd’hui, nous travaillons avec un associé et dix collaborateurs.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans la profession ?

Je dirais que c’est l’analyse des éléments financiers et l’audit des comptes financiers qui m’ont immédiatement captivé. Ces éléments chiffrés nous permettent de comprendre le fonctionnement d’une entreprise mais aussi de travailler à son développement.

Quel a été votre parcours au sein des institutions ?

il y a une vingtaine d’années, j’ai commencé mon activité syndicale chez ECF. Pendant quatre ans, j’ai été élu au sein de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes d’Amiens. En 2014, j’ai été désigné tête de liste avec Frédéric Tilly (président 2015-2016) pour conduire la liste ECF à l’élection du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Picardie-Ardennes. Nous avons donc décidé de former un binôme : Frédéric Tilly est le président sortant et je débute depuis décembre 2016 mon mandat de deux ans. En parallèle de mon parcours ordinal, j’ai été administrateur de l’Urssaf Picardie pour représenter l’Unapl. J’ai également présidé l’ARAPL (Association Régionale Agréée de l’union des Professions Libérales) de Picardie de 2008 à 2014, avant de devenir trésorier de la conférence des ARAPL de 2012 à 2014.

Quels sont vos objectifs de mandature pour les deux ans à venir ?

Même si ce mandat est réduit à deux ans, nos objectifs restent multiples.
Le Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Picarde-Ardennes va ainsi poursuivre ses efforts en matière de lutte contre l’exercice illégal ; ce point reste l’une de nos principales préoccupations. Nous allons évidemment prolonger nos actions de communication et de promotion vis-à-vis de nos différents publics : les entreprises, les pouvoirs publics, le grand public, nos partenaires… Le Conseil régional poursuit également ses efforts pour attirer les étudiants notamment au travers d’opérations telles que la Nuit qui compte ou le tournoi de gestion. A nous de rendre notre profession, la plus attractive possible pour attirer des nouveaux talents. Le Conseil régional de Picardie-Ardennes œuvre également pour la simplification administrative, fiscale et sociale ; objectifs : faire de la profession le médiateur de la simplification, tout en allégeant les contraintes qui pèsent sur nos cabinets. Enfin, les équipes du Conseil régional pré- parent les cabinets à la révolution numérique qui les attend, notamment par la mise en place d’un plan de formation pour les sensibiliser et les accompagner dans ce nouveau défi. Ce projet s’adresse évidemment aux confrères et consœurs mais aussi aux collaborateurs.

Qu’en est-il de la réforme territoriale ?

Nous sommes effectivement concernés par la mise en place de la réforme territoriale et nous devons faire face d’ailleurs à une double problématique : les Ardennes qui vont rejoindre le Conseil régional de l’ordre du Grand Est et la Picardie qui doit se joindre à la région Lille Nord Pas-de-Calais pour former le nouveau Conseil régional de l’ordre des Hauts-de-France. C’est un enjeu de taille pour les équipes élues qui doivent s’assurer que les confrères soient bien accueillis dans leurs nouvelles régions respectives.
Nous avons d’ores et déjà commencé à travailler avec les trois présidents de régions pour la création du futur Conseil régional de l’ordre du Grand Est. Plusieurs points ont été abordés, notamment pour garder les sites actuels sous forme de délégations régionales et pour régler les disparités entre les cotisations. L’objectif est de bâtir, ensemble, une nouvelle région ordinale qui s’appuie sur ce qu’il y a de mieux dans chacune des régions qui existent aujourd’hui. C’est une nouvelle page qui va se tourner pour les confrères. Aujourd’hui, nous sentons que les confrères et consœurs de la région Picardie-Ardennes sont plutôt inquiets de la mise en place de cette réforme. La principale crainte est l’isolement. Nous avons donc deux ans pour créer une structure nouvelle et pour faire en sorte de garder cette proximité, indispensable aux confrères.
L’ensemble de ces sujets va demander une grande adaptabilité de la part de la profession et beaucoup de travail au sein des cabinets pour les confrères et consœurs mais aussi pour les collaborateurs. 

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