Rapport du Réseau Action Climat sur le Reporting carbone des entreprises

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Le Réseau Action Climat France vient de publier une analyse de la prise en compte des enjeux des changements climatiques dans le reporting et engagements de 20 entreprises françaises.

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Le Réseau Action Climat (RAC) a analysé les informations dans les bilans d'émissions de gaz à effet de serre règlementaires et les reporting carbone de 20 entreprises françaises présentes à l'échelle internationale afin d'étudier comment sont prises en compte (ou non) les émissions indirectes dans le reporting et dans la définition d'éventuels objectifs climatiques.

Publiée le 12 avril 2016, cette étude analyse les émissions directes (dites Scope 1), les émissions liées à énergie indirectes (Scope 2), émissions indirectes associées à la production d'électricité, de chaleur ou de vapeur acquise pour les activités de l'organisation, et les autres émissions indirectement (Scope 3) produites par les activités de l'organisation qui ne sont pas comptabilisées au scope 2 mais qui sont liées à la chaîne de valeur complète.
20 entreprises ont été analysées dans le cadre de cette étude : l'objectif était de choisir des entreprises soumises à l'obligation de l'article 75 de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement de rédiger un Bilan de gaz à effet de serre (BEGES) qui avaient également communiqué leurs émissions au moins une fois au CDP (Carbon Disclosure Project qui vise à étudier l'impact des principales entreprises mondiales cotées en bourse sur le changement climatique), et de couvrir des secteurs d'activités différents.

L'étude montre qu'à part pour certains secteurs d'activités, comme ceux soumis au système de quotas de CO2 européen, dont les Scopes 1 et 2 représentent en règle générale les émissions de gaz à effet de serre (GES) les plus importantes, le Scope 3 peut rapidement représenter 3 à 4 fois les émissions des Scopes 1 et 2.
Selon l'étude, le poste qui apparaît le plus dans les reporting des entreprises (70 %) est celui des déplacements professionnels qui est relativement peu significatif en termes d'impact climatique. Le poste de l'utilisation des produits vendus qui est reporté par moins de 30 % des entreprises cumule quant à lui 10 fois plus d'émissions que le prochain poste le plus pertinent qui est celui de l'achat des biens et services.

En conclusion, le RAC estime que la grande diversité des entreprises, leurs spécificités concernant les outils de production ou leur taille, pose des difficultés pour fixer des objectifs de réduction des GES ne serait-ce qu'à l'échelle d'une filière.
Il constate néanmoins qu'il y a de plus en plus d'entreprises (notamment des multinationales) qui mettent en place des objectifs de réduction des émissions de GES.

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