Enquête mondiale 2016 sur la criminalité économique

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Selon la dernière étude du cabinet PwC, la spécificité des entreprises françaises en matière de fraudes s’amplifie.

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Selon le cabinet PwC, dans son étude « Global Economic Crime Survey 2016 », publiée la 7 mars 2016, les entreprises françaises sont de plus en plus victimes de fraudes, principalement en raison de l’explosion de la cybercriminalité.

En effet, le taux de fraude constaté en France a plus que doublé en 7 ans : 68 % des entreprises françaises ayant déclaré avoir été victimes d’une fraude au cours des 24 derniers mois, contre 55 % en 2014, 46 % en 2011 et 29 % en 2009. Les entreprises de petite taille (comptant moins de 100 salariés) sont les plus touchées : 43 % déclarent en effet être victimes de fraudes, soit deux fois plus qu’au niveau mondial et qu’en Europe de l’Ouest.

Si l’étude PwC montre qu’en France la menace continue de venir principalement du détournement d’actifs, la cybercriminalité  a presque doublé (53 % en 2016 contre 28 % en 2014), suivi de loin par la fraude aux achats, en légère augmentation (25 % en 2016 contre 21 % en 2014), et enfin, la fraude comptable qui accuse un recul de 9 points entre 2016 et 2014 (13 % en 2016 contre 22 % en 2014).

Selon Jean-Louis Di Giovanni, Associé PwC du Département Litiges et Investigations, « l’explosion du Big Data quels que soient les domaines, alliée à la digitalisation de l’activité économique et la multiplicité des supports numériques augmentent l’exposition des entreprises au risque de cyberattaque, d’où une plus grande prise en compte de ce risque par les dirigeants ».
Il constate toutefois que, paradoxalement, « plus de la moitié des entreprises françaises n’ont pas encore de plan d’action 100% opérationnel pour répondre à une cyberattaque. Ce constat s’explique en raison d’une part, d’une moindre implication des cadres dirigeants français sur le sujet contrairement à ce qui se passe au niveau européen ou mondial et d’autre part, des difficultés des entreprises françaises à trouver des ressources compétentes sur le sujet ».

Concernant les autres types de fraudes, la délinquance astucieuse a quasiment doublé en deux ans passant de 10 % en 2014 à 18 % en 2016. La fraude aux achats devient le 3ème type de fraude en France en passant de 21 % des fraudes reportées en 2014 à 25 % en 2016.

Concernant le profil du fraudeur français, l'étude montre que le collaborateur-fraudeur est :

  • un homme : dans 76 % des cas, comme c’était déjà le cas en 2014
  • plus jeune qu’en 2014 : dans 44 % des cas il est âgé de 31 à 40 ans (versus 43 % entre 41 et 50 ans en 2014)
  • plus souvent cadre : dans 56 % des cas (versus 43 % en 2014)
  • toujours un ancien et fidèle collaborateur même si l’on constate un léger retrait (dans 40 % des cas il a plus de 10 ans d’ancienneté, versus 50 % en 2014)
  • plus souvent détenteur d’un diplôme universitaire : dans 36 % des cas versus 29 % en 2014

Le fraudeur externe reste quant à lui difficile à identifier. Ainsi, Jean-Louis Di Giovanni explique que « dans 31 % des cas les fraudeurs externes n’ont pas été identifiés en France, contre 19 % dans le monde, ce qui s’explique par l’explosion de la cybercriminalité, sachant que dans 15 % des cas les entreprises nous ont indiqué ne pas savoir si le fraudeur était externe ou interne à l’entreprise .»

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