Quelles pratiques de formation dans les TPE ?

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Quels sont leurs besoins prioritaires ? Sont-elles nombreuses à participer aux stages ? Et dans quelles professions ? Où s’informent-elles ? La dernière enquête de la FCGA passe au crible les pratiques de formation dans les petites entreprises. Principaux enseignements.

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Chaque année, partout en France, des milliers d’artisans, commerçants et prestataires de services indépendants participent aux actions de formation organisées par les Centres de Gestion Agréés (CGA). En prise directe avec les besoins des entrepreneurs, ces organismes de proximité capitalisent une expérience unique en matière d’accompagnement des dirigeants de petites structures.

Au total, ce sont plusieurs centaines de milliers d’heures qui sont consacrées à la formation continue des TPE dans le réseau des CGA. Ce qui en fait l’un des tous premiers réseaux formateurs des petites entreprises (hors secteur privé). L’enquête statistique exclusive menée par la FCGA sur les pratiques de formation dans les TPE vient étayer cette connaissance pratique du terrain.

PRIORITE A L’EFFICACITE PROFESSIONNELLE

Premier enseignement : ce sont les formations dédiées à l’accroissement de l’efficacité professionnelle qui remportent les faveurs des entrepreneurs (44,5%). Concrètement, il s’agit de stages pratiques destinés à améliorer les capacités d’organisation des dirigeants de TPE et leur maîtrise technique : gestion du temps ou acquisition de nouvelles compétences "métier", par exemple.

Les formations consacrées à la communication et à l’action commerciale répondent aussi à un besoin prioritaire pour 29,5% des artisans, commerçants et prestataires interrogés. Développer la prospection, dynamiser les ventes ou encore faire sa publicité sur les réseaux sociaux sont autant de thèmes qui attirent les stagiaires en formation.

L’usage de l’outil informatique arrive en troisième position des thèmes préférés des chefs d’entreprises (27,5%). Tandis que les thèmes en lien avec des problématiques de gestion et de comptabilité occupent la quatrième place (26%).

PHARMACIENS ET OPTICIENS EN TETE

Sur les douze derniers mois, moins des deux tiers (60,9%) des chefs de petites entreprises questionnés déclarent avoir participé à une action de formation. Un taux moyen qui dissimule une grande diversité de situations selon les secteurs d’activité. Les professionnels de la santé (pharmaciens et opticiens) sont, de loin, les plus gros consommateurs de formation. Avec un taux de participation de 80,3%, ils figurent en tête des secteurs les plus dynamiques.

En deuxième position, on retrouve le secteur "Culture et Loisirs" (librairies, papeteries, magasins de sports, studios photographiques, débitants de tabacs…) : 37%. L’équipement de la maison (électroménager, bricolage, meubles…), soumis à une perpétuelle innovation technologique, occupe la troisième place (31,7%). Pour leur part, les artisans du bâtiment et les professionnels de l’automobile, habitués des stages fournisseurs, se partagent le quatrième rang avec un taux identique de 25,7%.

CGA ET EXPERT-COMPTABLE : DEUX PARTENAIRES DE CONFIANCE

Complément naturel de l’offre pédagogique, l’information participe également à la formation des entrepreneurs. Elle joue un rôle stratégique dans la compréhension des nouvelles dispositions légales : loi de finances, mesures fiscales, aides à l’embauche…

Les deux sources d’information privilégiées des dirigeants de TPE sont : l’expert-comptable (58,94%) et le centre de gestion agréé (41,69%). Synonymes de fiabilité et de sécurité, ces deux interlocuteurs ont la confiance des dirigeants de TPE. Les organismes consulaires sont aussi perçus comme des partenaires fiables (40,69%), devant les organisations professionnelles (38,64%).

AVIS D’EXPERT

Philippe Rosay, Président national d’AGEFOS PME : « Beaucoup de patrons de TPE-PME délaissent la formation pour une question de coût, mais surtout par manque de temps. La plupart d’entre eux considèrent aussi que les compétences de leurs salariés répondent déjà aux besoins de l'entreprise. Or, la formation peut apporter beaucoup aux TPE-PME, notamment en matière de compétitivité ».

METHODOLOGIE DE L’OBSERVATOIRE

Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés, répartis sur l'ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d'affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d'activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d'affaires d'un échantillon de 17 000 petites entreprises de l'artisanat, du commerce et des services. L'évolution des activités est pondérée par le nombre d'entreprises recensées par l'INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à près de 2 000 petites entreprises représentatives, permettant d'établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d'investissement et de recrutement.

 

 Observatoire de la petite entreprise n°57 - 1er trimestre 2015

 

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