Frédéric Tilly : "Etre expert-comptable, c’est être un vrai chef d’entreprise !"

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frederic-tilly4Interview de Frédéric Tilly, Président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Picardie-Ardennes.

Comment êtes-vous devenu expert-comptable ?

J’ai débuté mon cycle universitaire par des études en sciences économiques. C’est ainsi que j’ai découvert la comptabilité, matière qui m’a immédiatement attiré. J’ai donc, en parallèle de ma maîtrise en sciences économiques, obtenu mon DECS. En 1985, j’ai intégré un cabinet d’expertise comptable et d’audit à Tours, pour y effectuer mon stage. Je suis ensuite parti à Compiègne, dans l’Oise, pour travailler dans un cabinet de taille moyenne. J’ai obtenu mon diplôme en 1991. En 1996, j’ai décidé de prendre mon indépendance en rachetant un petit cabinet, qui compte aujourd’hui deux associés et douze collaborateurs, répartis sur deux sites.

Comment êtes-vous devenu président du Conseil régional ?

Dès 1996, j’ai été sollicité par le président de l’Ordre des experts-comptables de Picardie-Ardennes, Jean-Marie Religieux, pour devenir contrôleur adjoint du stage. J’ai occupé cette fonction pendant trois ans. J’ai ensuite été élu aux élections de 2000, sur la liste de Maurice Haim. Dans la continuité de ce que j’avais fait jusqu’ici, j’ai été nommé contrôleur principal du stage. Notre liste n’a pas gagné lors des élections suivantes mais j’ai néanmoins gardé cette fonction au sein de l’Ordre. J’ai donc consacré huit ans à l’intégration des jeunes dans la profession.
J’ai ensuite été élu à la Compagnie régionale des commissaires aux comptes d’Amiens et, pendant quatre ans, en charge de la commission des Statuts. Parallèlement, j’ai pris la présidence du syndicat régional ECF. C’est donc tout naturellement que je me suis présenté en tête de liste aux élections 2012 du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Picardie-Ardennes. Eric Vandeportal et moi-même avons été élus en binôme ; il s’est chargé des deux premières années et depuis décembre, j’ai pris la présidence pour la fin de la mandature. Comme vous pouvez le voir, j’ai toujours donné de mon temps pour la profession, pour faire avancer les choses et rendre service à mes confrères.

Quel parcours ! On voit que la vie ordinale vous tient à cœur…

C’est vrai, je suis passionné par la profession ! A la fois, pour ses aspects techniques mais aussi pour tout ce qui touche au management et au développement
commercial. Etre expert-comptable, c’est être un vrai chef d’entreprise ! Même si je ne suis qu’au tout début de mon mandat, être aujourd’hui président du Conseil régional est passionnant. Je sais que les deux années à venir seront intenses et que la fonction de président me prendra beaucoup de temps mais je mettrai tout en œuvre pour gérer mon activité et mon mandat le mieux possible.

Quels objectifs ont été définis pour votre mandature ?

L’équipe élue avait défini des objectifs pour les quatre ans de mandature, j’ai donc continué le travail mis en place par Eric Vandeportal : promotion de la profession pour attirer les jeunes vers notre métier, lutte contre l’exercice illégal et reconnaissance de la profession.

En termes d’attractivité, nous organisons, tous les deux ans, la "nuit qui compte". 2014 s’est d’ailleurs terminée sur la 4e édition de cette soirée de rencontres entre professionnels et étudiants ; un franc succès avec près de 200 étudiants présents. Pour 2015, nous travaillons d’ores et déjà sur l’organisation du tournoi de gestion qui regroupe les écoles supérieures de comptabilité. Par ailleurs, le Conseil régional se rend évidemment disponible pour présenter la profession dans les forums et les établissements qui en font la demande. Le Conseil régional continue de travailler activement pour lutter contre l’exercice illégal, fléau pour les confrères mais surtout pour les entreprises dans lesquelles l’intervention d’illégaux peut engendrer des erreurs lourdes de conséquences.

Nous avons également décidé de positionner davantage la profession auprès des institutions de la région, élus locaux et parlementaires, préfecture, chambres consulaires… La profession pâtit encore de son image un peu “vieillotte” à l’opposé de notre quotidien qui se trouve au cœur du numérique, de la communication ou encore du marketing. L’Ordre des experts-comptables de Picardie-Ardennes a par exemple décidé d’organiser des manifestations de promotion qui permettent, entre autres, de montrer la profession sous un nouveau jour. Dans cet esprit, une équipe de l’Ordre participera à la course à pied "Courir la Jules Verne". Elle regroupera les confrères, stagiaires, collaborateurs et partenaires de la profession.
Parallèlement, l’équipe du Conseil régional continue évidemment de travailler au plus près des confrères, que ce soit en tant que médiateur pour gérer certains conflits, ou en tant que conseiller pour les aider dans leur exercice quotidien.

Vous nous avez mentionné le numérique. Pensez-vous que la profession doit se tourner davantage vers cet environnement ?

Oui c’est incontournable ! Je ne suis pas spécialiste du sujet mais je m’y intéresse. Nous avons la chance d’avoir Jean Saphores, vice-président du Conseil supérieur, dans notre région. Il anime régulièrement des ateliers sur le sujet. Sans hésiter, je pense que la profession doit s’approprier les nouvelles technologies, tout en gardant à l’esprit qu’il ne faut pas pour autant délaisser le contact avec ses clients. Même si elles sont minoritaires, certaines entreprises n’ont pas encore internet et sont loin de ces problématiques. Dématérialiser me semble indispensable mais attention à la fracture numérique.